Théorème des foudres, 2015

Consortium Dijon

L’œuvre d’Edith Dekyndt se caractérise par des formes minimales qui jouent avec les conditions et les limites de la perception, elle touche à des questions qui sont devenues essentielles, notamment celle des relations qui se tissent entre l’homme et son environnement. Edith Dekyndt avance à partir d’expérimentations qui visent à rendre visible les énergies qui animent le monde. Pour cela, elle mélange les sciences et la magie, la technique et l’intuition, son abstraction prend racine dans l’expérience physique de la matière. Derrière l’élégance de son minimalisme grouille la multiplicité du vivant, comme dans ce tas de fumier dont elle filme les vapeurs qui s’échappent au petit matin. Selon les mots de Vinciane Despret, son œuvre témoigne de la diversité des façons dont les choses et les êtres font compter leur environnement. Dekyndt nous propose de percevoir comment les choses et nous devenons réciproquement sujets et objets d’expérience. Et comment, dans ces expériences, par un jeu constant de relais et de médiations, nous échangeons nos propriétés.

Au Consortium, Dekyndt a choisi de composer son exposition avec un ensemble d’expériences qui empruntent à la spécificité du territoire de Dijon et de la Bourgogne, au vin, à la terre, au rouge et or du triptyque du Jugement Dernier des hospices de Beaune. Une série de tableaux recouverts de caséine, de vin ou de sang exposent les craquelures produites par différentes étapes de moisissure et de dessèchement. Une couverture de laine rouge est recouverte de feuilles d’or. Dekyndt a aussi travaillé à partir de la cristallisation sensible du vin, une méthode qui permet de lire la nature de la terre dont le vin est issu. Elle a associé à cette partie plus contextuelle de l’exposition un ensemble d’œuvres de vingt ans antérieures qui lui font écho.

Anne Pontégnies

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